Qu’est-ce que la REUT ?
La Réutilisation des Eaux Usées Traitées (REUT) désigne la pratique consistant à redonner une seconde vie à l’eau après traitement, en la réinjectant dans des usages non potables tels que l’irrigation, le nettoyage ou le refroidissement industriel. Cette approche s’inscrit dans une logique de sobriété hydrique, en réponse aux tensions croissantes sur la ressource en eau.
En France, la REUT reste marginale : moins de 1 % des eaux usées sont réutilisées, contre 8 % en Italie et 14 % en Espagne . Pourtant, à l’échelle mondiale, 80 % des eaux usées sont encore rejetées sans valorisation. Ce constat souligne l’urgence d’un changement de paradigme dans la gestion de l’eau industrielle


Comprendre le cycle de l’eau modifié par l’activité humaine
Les travaux de l’INRAE mettent en lumière trois grandes perturbations du cycle de l’eau induites par l’activité humaine :
- L’usage direct de l’eau pour l’agriculture, l’élevage ou les procédés industriels.
- La modification des sols par l’urbanisation, la déforestation ou l’agriculture intensive, qui altère l’évapotranspiration, la recharge des nappes et le régime des rivières.
- Le changement climatique, qui modifie les flux et les stocks d’eau à toutes les échelles.
Contrairement à une idée reçue, les deux tiers des précipitations ne proviennent pas de l’évaporation marine, mais de l’évapotranspiration des sols et des plantes . L’eau absorbée par les végétaux est en grande partie redistribuée dans les bassins versants, contribuant à la régénération des pluies locales. Préserver cette boucle hydrique est donc essentiel pour éviter l’aridification des territoires.
Pourquoi augmenter la part de REUT ?
Dans un contexte de stress hydrique croissant, la REUT apparaît comme une solution stratégique pour les industriels :
- Elle permet de réduire les prélèvements dans les nappes phréatiques et les cours d’eau.
- Elle contribue à préserver l’habitabilité des territoires, notamment en période de sécheresse.
- Elle évite la discontinuité du petit cycle de l’eau, en limitant les rejets directs vers la mer et en favorisant la réinfiltration ou la réutilisation locale.
Les arrêtés sécheresse, comme celui du 30 juin 2023 , imposent jusqu’à 20 % de réduction des prélèvements en période de crise. Les industriels qui mettent en place un plan de sobriété ou qui réutilisent au moins 20 % de leurs eaux peuvent être exemptés de ces restrictions, assurant ainsi la continuité de leur activité.
